ROSTAND Edmond Eugène Alexis. Écrivain
français.
Fils d'Eugène Rostand et d'Angélique Gayet (descendante d'un
capitaine de vaisseau et d'une sur de l'abbé
Barthélémy), Edmond voit le jour à Marseille le ler Avril
1968, rue Montaux N° 14. Cette rue porte, depuis 1919, le nom du
poète.
Après des études secondaires faites d'abord à Marseille et
ensuite à Paris au collège Slanislas, le jeune Rostand
entreprit des études de droit, et écrivit une pièce : Le gant
rouge (l888) ainsi qu'un certain nombre de poésies qui ne
connurent aucun succès. Bien qu'inscrit au barreau de Paris, il
n'exerça jamais, mais se consacra entièrement aux travaux
littéraires et fit paraître en 1890, un volume de poésies :
Les Musardises.
Il se maria la même année avec la poétesse, Rosemonde
Etiennette Gérard, dont le premier livre, Les Pipeaux (1889)
venait d'être couronné par l'Académie française. Les deux
Pierrots, pièce écrite par Edmond Rostand en 1891, eurent aussi
peu de succès que ses pièces précédentes, par contre, la
comédie en vers : Les Romanesques, représentée le 21 mai 1894
à la Comédie française, fut très applaudie.
Il écrivit ensuite pour Sarah Bernhardt, deux pièces en vers :
La princesse lointaine, représentée au Théâtre de la
Renaissance le 5 avril 1895, et La Samaritaine, représentée le
14 avril 1897. Le 28 décembre de cette même année 1897, le
théâtre de la Porte Saint Martin créa une pièce d'Edmond
Rostand, Cyrano de Bergerac, qui fut un triomphe d'une ampleur
rarement égalée dans les annales du théâtre ; la critique eu
beau indiquer les faiblesses de la pièce, faiblesses pourtant
très apparentes, son succès ne s'est jamais démenti. La pièce
suivante, L'Aiglon, créée par Sarah Bernhardt le 15 mars 1900,
connut un triomphe analogue bien que la critique, à juste titre,
se montrât encore plus sévère : cette double réussite auprès
d'un public fut pour beaucoup dans l`élection du poète à
l`Académie française (1901).
Atteint d'une pneumonie qui mit ses jours en danger et compromit
gravement sa santé, Edmond Rostand se retira à Cambo, dans le
pays basque et ne put être reçu sous la Coupole que le 4 juin
1904.
Ce ne fut que le 7 février 1910 que les Parisiens purent
entendre la nouvelle pièce de Rostand, Chantecler, qui fut un
fiasco complet. La dernière nuit de don Juan (1921) fut publiée
à titre posthume. La thèse défendue par le poète dans cette
pièce tendait à prouver que Shopenhauer avait raison, en
déclarant que tout ce qui se réclame du nom de don Juan ne
peut-être qu'illusion. Dans l'illustre lignée des Rostand
Edmond, reste sans nul doute le plus célèbre dans la mémoire
collective. Adolescents, nous avons tous, à15 ans, aimé
passionnément "Cyrano de Bergerac".
Presque un siècle après sa première représentation, la
comédie héroïque connaît toujours le même rayonnement
universel.
Au théâtre ou au cinéma, Cyrano transmet chaque fois son
message de bravoure et de noblesse de cur, son souffle
d'idéalisme et d'amour.
Mais il s'intéresse beaucoup plus à la poésie et au théâtre
qu'à la diplomatie ou au code civil. Lauréat, à 19 ans, du
Prix maréchal de Villars décerné par l'Académie de Marseille,
il garde la nostalgie de sa ville natale.
En 1890 il épouse une jeune fille poète comme lui Rosemonde
Gérard, petite- fille du Maréchal, héros de Wagram. Deux fils
naîtront de cette union: Maurice, poète doué comme sa mère et
Jean, le cadet né en 1894, futur biologiste et académicien.
Premiers succès littéraires avec les "Musardises" et
les "Romanesques" (pièce jouée à la Comédie
française), Edmond fait resurgir avec éclat le romantisme au
théâtre. Après "La Princesse lointaine" et "La
Samaritaine" c'est le triomphe de "Cyrano".
Le soir même il reçoit la Légion d'Honneur.
"L'Aiglon" parachève sa gloire et lui ouvre, à 33
ans, les portes de l'Académie française. L'Académie de
Marseille le nomme, en 1903, membre associé.
Il prend malheureusement froid lors d'une répétition de la
pièce et ses médecins lui conseillent d'aller se soigner à
Cambo dans les Pyrénées Atlantiques (naguère
Basses-Pyrénées). Le spectacle des animaux de basse-cour dans
une ferme basque lui inspire "Chantecler".
Edmond dessine les plans d'une demeure superbe et de son parc
"Arnaga"; il rédige en même temps cette uvre
qu'il considère comme celle de sa vie. Longue gestation avec ses
doutes ses angoisses:
"Suis-je sûr de trouver ma chanson dans mon cur"
Présentée en 1910 à Paris et à Marseille avec comme
interprètes Madame Simone, Jean Coquelin et Guitry,
"Chantecler" et l'"Hymne au soleil"
connaissent un demi-succès. Attristé, Edmond n'écrira plus
désormais de pièces de théâtre en vers. La disparition de ses
parents, la maladie de poitrine qui le ronge lentement, la guerre
qui décime la jeunesse française, les critiques assombrissent
ses dernières années. Il publie cependant "Le Cantique de
l'Aile" et le "Vol de la Marseillaise".
Quelques jours après l'armistice de 1918, s'éteint à Paris
cette fulgurante existence. Il avait cinquante ans !